Vendredi 8 octobre dernier, notre association ISCIPA, en partenariat avec le CIDFF (Centre d’Information du Droit des Femmes et de la Famille), a organisé une conférence : « Les violences conjugales, peut-on en parler au travail ? » suivie de son Assemblée Générale. C’est à la maison de l’ESS que s’est déroulé l’événement. Un après-midi placé sous le signe de l’échange, de la compréhension du système de l’emprise et la mise en oeuvre intra-entreprise pour aider les victimes.
Claire BESSET-SABALOT, juriste auprès du CIDFF Pyrénées-Atlantiques, a évoqué les différentes étapes de l’emprise qui amène aux violences conjugales. Aujourd’hui en France, une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son compagnon. En 2020, 120 décès liés à des violences conjugales ont été enregistrés (100 femmes et 20 hommes).
Elle a pu nous expliquer un phénomène encore peu connu : le phénomène d’emprise qui est caractéristique des victimes de violences conjugales. En effet, l’emprise prend une forme de cercle vicieux partant de tensions au sein du couple allant jusqu’à la violence physique en passant par la violence psychologique. Cette violence psychologique se détermine par de l’isolement, affectif, physique mais également matériel.
Aujourd’hui, le sujet est encore totalement tabou au sein des entreprises. Il existe pourtant plusieurs outils à disposition des entreprises pour aider les victimes, tels que le numéro vert 3919.
De nombreuses idées reçues subsistent encore sur les violences intra-familiales. La première étape est donc de dire aux victimes qu’elles sont victimes.
Juridiquement, une évolution s’est faite avec la création d’une cellule VIF (violences intra-familiales) au sein de la Gendarmerie. Le siège se trouve à Pau et couvre tout le département des Pyrénées-Atlantiques. Depuis le 1er octobre une antenne est désormais disponible à Bayonne où cinq agents de l’État sont mobilisés et formés autour de cette problématique.
Les assistantes sociales du travail peuvent être des interlocuteurs privilégiés dans les entreprises en interne, notamment avec la mise à disposition d’un service social du travail interne. L’association ISCIPA est donc directement intégrée au réseau de lutte contre les violences qui est composé de services de l’État, des collectivités territoriales et d’associations locales.